750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bulle et Blog
7 novembre 2010

Vos 9 premiers mois et votre santé

Time_Pregnancy

Enceinte, prévoyant de l’être ou, comme moi, passionné(e) par le lien entre alimentation et santé, ne ratez pas l’article d'Annie Murphy Paul paru dans le magazine Time du 4 octobre dernier. Intitulé « How the First Nine Months Shape the Rest of Your Life », il traite du rapport étroit entre la santé du bébé à naître - et de l’enfant qu’il deviendra – et l’environnement de sa mère pendant la grossesse : son alimentation, l’air qu’elle respire et ses sources de stress. 

Les neuf mois de gestation constitueraient la période de notre vie ayant le plus de conséquences sur notre santé future. En effet, d’après les experts en origines fœtales, nos conditions de vie in utero ont une influence sur notre propension à tomber malade, sur notre appétit et notre métabolisme et sur notre intelligence et notre caractère. Le fœtus fait sien tout ce que lui offre sa mère : alimentation, pollution, émotions, il les intègre à sa chair et à son sang. Ces 10 dernières années, la recherche a notamment mis en lumière les origines fœtales des cancers, de la dépression, des allergies, de l’asthme, de l’hypertension, du diabète, de l’obésité  et des maladies mentales et cardiovasculaires.

Je me suis plus particulièrement intéressée aux informations concernant l’obésité. La question posée est la suivante : la tendance à l’obésité est-elle programmée in utero ? Deux études menées par la Harvard Medical School suggèrent que cela pourrait bien être le cas. Une des études a montré que, plus une femme prenait du poids pendant sa grossesse, plus le risque que son enfant ait atteint un poids excessif à l'âge de trois ans était augmenté. La deuxième étude a établi que ce lien persistait à l’adolescence.

Deux autres études ont également mis en lumière l’impact de l’environnement prénatal. Les chercheurs ont ainsi comparé des enfants nés de mère obèse avec leurs frères et sœurs nés de la même mère, mais après que cette dernière ait subi une intervention chirurgicale visant à réduire son obésité : il y avait 52% de chances en moins que ces enfants soient obèses, alors qu’ils avaient hérité des mêmes gènes et des mêmes habitudes alimentaires que leurs frères et sœurs nés avant l’intervention chirurgicale (étude de 2006 publiée dans la revue médicale Pediatrics). De même, des chercheurs ont montré que les enfants nés d’une mère ayant perdu du poids avant sa grossesse avaient un plus petit poids de naissance et avaient trois fois moins de chance de devenir gravement obèses que leurs frères et sœurs plus âgés (étude de 2009). Ces différences s’expliqueraient par des distinctions de métabolisme. 

Si l’impact de l’environnement intrautérin a plus d’importance que l’héritage génétique ou les habitudes alimentaires sur la tendance à l’obésité, conclut l'article, aider les femmes à maintenir un poids normal avant et pendant la grossesse pourrait permettre de mettre fin à l’obésité avant même qu’elle n’ait débutée.

Et vous, qu’avez-vous mangé pendant votre grossesse ? Avez-vous privilégié le bio, par exemple ?

NB : Pour lire une des études de la Harvard Medical School publié dans Pediatrics en avril 2010, c’est par ici.

NB2 : Pour approfondir le sujet, vous pouvez lire le livre d'Annie Murphy Paul dont est tiré l'article : Origins : How the Nine Months Before Birth Shape the Rest of Our Lives, publié en septembre dernier chez Free Press.  

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Dans un récent article publié dans le Wall Street Journal<br /> http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704462704575590603553674296.html<br /> la célèbre auteure et féministe américaine Erica Jong s'interroge sur la maternité, devenue selon elle "une prison pour les femmes modernes". <br /> <br /> Elle y mentionne notamment le livre de Annie Murphy Paul (dont est tiré l'article dont je parle dans le billet) et le poids que les théories et recherches présentées dans le livre font peser sur les mères. A lire, definitely (Flo & Claire : don't miss it !).
B
Moi j'ai mangé beaucoup de chocolat (en fait pas plus que d'habitude...), c'est peut-etre pour cela que je n'ai eu que des garçons??? Je plaisante. <br /> <br /> C'est évident que dans les CSP+, on a la possibilité de manger mieux, de se renseigner plus pendant et sur la grossesse mais cela n'enlèvera pas les risques d'accidents/malformations/problèmes de santé ultérieurs et cela n'empêchera pas la maman de culpabiliser.
A
Ah ! J'adore quand vous réagissez ! :-) (That's what a blog is for, right ?...) Merci d'avoir partagé vos opinions. <br /> <br /> Claire, je vois ce que tu veux dire sur les CSP-- et j'ai bien peur que tu aies raison. Mais je pense que ces études ne sont pas à prendre à la légère. J'aimerais pouvoir vous donner le nombre exact d'études qui ont été menées sur le sujet. Je n'en mentionne que quatre dans mon billet mais il y en a bcp plus que ça. 3 études sont actuellement en cours, qui étudient le cas de plus de 22000 enfants. Ça devrait nous éclairer. <br /> <br /> Pour en savoir plus, vous pouvez lire le livre publié par la journaliste, Annie Murphy Paul, qui l'a adapté pour cet article. Il s'agit de "Origins : How the Nine Months Before Birth Shape the Rest of Our Lives", qui a été publié en septembre dernier chez Free Press. <br /> <br /> La journaliste fait mention une fois dans l'article du poids et du sentiment accrû de culpabilité que pourraient représenter ces recherches pour les femmes. Mais, elle-même enceinte à l'époque, elle a constaté chez les chercheurs l'espoir que leurs découvertes fassent une "différence positive" plutôt qu'elles constituent une énième mise en garde. L'une n'allant pas sans l'autre, il est vrai...<br /> <br /> J'ai moi-même lu cet article avec cette lumière positive, en pensant au côté prévention, même s'il est vrai que, aussi pleine de bonne volonté soit-elle, une femme enceinte ne peut pas tout maîtriser. Je ne sais pas si je trouve le "tout se joue les 9 premiers mois de la vie intra-utérine" plus angoissant que "tout se joue avant 3 ans" finalement... Nous avons nous-mêmes été "victimes" de mon environnement puisque, d'après la généticienne, les malformations cardiaques de notre premier bébé étaient dues à la pollution. Je n'ai pas culpabilisé pour autant (pas pour ça, en tout cas...). Je ne m'auto-flagelle pas non plus du fait qu'Antoine ait de l'asthme, surtout vu qu'on vit dans une grande agglomération. Je le déplore cependant... et rêve de campagne (où il y a un autre problème posé par les pesticides...). <br /> <br /> Je veux rester sur cette note positive mentionnée dans l'article : on nous parle habituellement de tout ce qui peut mal se passer pendant la grossesse, mais les chercheurs ont découvert que l'environnement intrautérin permet souvent que ça se passe bien pour l'enfant plus tard. Il n'est pas question - je l'espère, car je suis d'accord avec vous pour dire que les mères portent bcp sur leurs épaules, et pas seulement dans leurs ventres - de culpabiliser la mère mais de l'aider à protéger son fœtus. <br /> <br /> Allez, haut les cœurs, les filles ! Bisous et bonne semaine à toutes les 2 !
F
Merci tout plein pour le lien, le sujet est forcément passionnant.<br /> Mais les conclusions reposent sur bien peu d'études, sont hyper lourdes pour les mères comme le relève Claire ci-dessus, alors qu'elle n'est pas seule en cause, pas maitresse de tout (la pollution atomosphérique, le niveau de stress dans lequel elle évolue, ses obligations pro etc etc) et ça ne me semble juste pas acceptable que les bases de l'individu soient si déterminées pendant ces 9 mois-là...<br /> Par ex, l'enfant qui a bien moins de risque d'être obèse car sa mère a maigri avant de le porter, a peut-être moins de chance d'être obèse parce que sa mère a pris conscience de l'importance de ne pas manger n'importe quoi...<br /> Et puis c'est faux de dire qu'un enfant a le même capital génétique que ses frères et soeurs, chaque individu a un mélange spécifique, avec la petite différence qui fera peut-être une grande différence. Etc etc.<br /> Bref, pas convaincue et je trouve le thème super trop angoissant parce qu'on peut pas grand chose de plus que faire attention à ce qu'on mange quand on est enceinte...<br /> Ceci dit, bises à toi et bonne semaine à venir :)
C
Mouais.<br /> Moi, je trouve ces études un peu tirées par les cheveux.<br /> Et pour ce qui est de l'obésité, du moins du surpoids, j'ai des exemples autour de moi. C'est sûrement pas très PC de dire que le poids des facteurs sociaux est bien plus important que tout autre héritage mais il est clair qu'il y a plus d'obèses dans les CSP - - que dans les autres classes. Par manque d'info, réflexe atavique ou que sais-je : Les parents mangent mal et les enfants mangent trop et mal et il n'est pas facile de rectifier le tir une fois les mauvaises habitudes installées et pas du tout identifiées comme telles. D'ailleurs, il y a sûrement plus de cochonneries à graisses diverses dans un paquet de gâteaux premiers prix de chez Dia ou Lidl que dans l'équivalent Bio de chez Monop'...<br /> Pour moi, cela reste quand même une question sociale même si la science a des éclairages fort intéressant à apporter.<br /> Et puis ce qui me gène aussi (E. Badinter sort de ce corps) c'est que encore, encore, tout cela retombe sur les mères, déjà culpabilisées de tout côté "qu'ai-je mal fait il y a 35 ans pour que mon fils soit aujourd'hui en pleine dépression?". Trop dur à avaler pour moi.<br /> Bisette.
Publicité
Derniers commentaires
Publicité